La crise sanitaire a démontré les limites du pilotage national sur les questions de santé. Alors que des solutions technologiques et industrielles se faisaient attendre, des hommes et des femmes se sont adapté-es et ont fabriqué du matériel de protection pour les premières lignes (personnel soignant, professions libérales, commerces de proximité…) partout sur les territoires. L’élan collectif des makers et des couturiers·ères a mis en évidence la capacité des personnes à s’auto-organiser en urgence. À l’inédit, une réponse sans précédent dans le domaine de la santé. La société civile a su organiser les réponses aux besoins des territoires.

Partout en France, les maisons et garages ont été transformés en lieux de fabrication. Le Réseau français des Fablabs estime à environ 2 millions le nombre de protections réalisées. L’approvisionnement de matières premières et la coordination des commandes et la distribution a été gérée de façon décentralisée. La présence de réseaux d’acteurs locaux et le partage de ressources ont permis cette démonstration de force.

En Nouvelle-Aquitaine aussi, le foisonnement des initiatives s’est démultiplié avec près de 1 500 personnes à l’œuvre pour fabriquer près de 220 000 visières et 273 000 masques en tissus de mars à juin 2020.

Parfois dans une posture sacrificielle plus que solidaire, les personnes engagées se sont oubliées pour pallier les différentes carences. Elles ont joué un rôle déterminant mais dans des conditions souvent précaires et ignorées des ministères. Dans le cadre d’HomeMade, 271 000 € d’indemnités ont été attribuées à ces opérateurs pour couvrir une partie des frais matériels et humains engagés à cette occasion.